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Assemblée générale en copropriété : quels risques si le syndic n’a plus de mandat valide ?

Assemblée générale en copropriété : quels risques si le syndic n’a plus de mandat valide ?

Une assemblée générale (AG) en copropriété est un moment clé pour prendre des décisions collectives. Mais que se passe-t-il lorsque cette réunion est organisée par un syndic dont le mandat a pris fin ? La validité des délibérations est-elle remise en cause ? Quels recours pour les copropriétaires mécontents ? Voici un éclairage complet sur cette situation délicate, souvent source de tensions.

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1. Un syndic sans mandat peut-il convoquer une AG ? La réponse juridique

En théorie, le syndic de copropriété agit dans le cadre d’un mandat précis, généralement renouvelé chaque année lors de l’AG. Si ce mandat arrive à expiration sans renouvellement ni reconduction tacite, sa légitimité à engager des actions au nom du syndicat des copropriétaires devient fragile.

- Base légale : L’article 18 de la loi du 10 juillet 1965 (statut de la copropriété) encadre strictement les prérogatives du syndic. Sans mandat valide, ses actes pourraient être contestés pour défaut de représentation légale. - Exception : Si l’AG a pour objet uniquement la désignation d’un nouveau syndic, certains tribunaux admettent sa validité, sous réserve que la convocation respecte les règles de forme (délais, ordre du jour clair).

> ⚠️ Attention : Même en cas d’urgence (travaux impératifs, sinistre), un syndic non renouvelé prend un risque juridique en organisant une AG. Les décisions pourraient être annulées sur recours.

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2. Quels sont les risques pour les copropriétaires ?

Participer à une AG convoquée par un syndic hors mandat expose les copropriétaires à plusieurs écueils :

🔴 Annulation des délibérations

- Un copropriétaire ou le nouveau syndic (une fois désigné) peut saisir le tribunal judiciaire pour faire invalider les résolutions votées. - Exemples de décisions vulnérables : - Approval des comptes (si le mandat du syndic avait expiré avant la clôture de l’exercice). - Autorisation de travaux non urgents. - Modification du règlement de copropriété.

🔴 Responsabilité financière

- Si des dépenses sont engagées sur la base de décisions illégitimes (ex. : travaux votés en AG), les copropriétaires pourraient être tenus de les régler… puis les contester en justice, engendrant des frais supplémentaires.

🔴 Blocages administratifs

- Certaines décisions (comme un emprunt collectif) nécessitent une représentation légale irréprochable. Un syndic non mandaté peut bloquer des projets en raison de l’incertitude juridique.

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3. Comment réagir en tant que copropriétaire ?

Vous avez reçu une convocation pour une AG organisée par un syndic dont le mandat est périmé ? Voici les étapes à suivre :

✅ Avant l’AG

  1. Vérifiez la date d’expiration du mandat : Consultez le procès-verbal de la dernière AG ou le registre des mandats du syndic.
  1. Exigez une régularisation : Envoyez un courrier recommandé au syndic pour lui demander de :
- Justifier sa légitimité (ex. : reconduction tacite prévue au contrat). - Reporter l’AG si le mandat est clairement expiré.
  1. Consultez un juriste : Un avocat spécialisé en copropriété peut évaluer les risques d’annulation et vous conseiller sur une stratégie.

✅ Pendant l’AG

- Mentionnez l’irregularité en séance : Faites inscrire à l’ordre du jour une réserve sur la légalité de la convocation. - Votez contre les résolutions sensibles (budget, travaux) pour limiter les risques de contentieux.

✅ Après l’AG

- Si des décisions contestables sont prises, vous avez 2 mois pour saisir le tribunal et demander leur annulation (article 42 de la loi de 1965). - Alternative : Négociez avec le nouveau syndic (une fois désigné) pour ratifier a posteriori les décisions urgentes.

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4. Comment éviter ce type de situation ?

La prévention est la meilleure solution pour écarter les litiges liés à un mandat de syndic expiré :

📌 Pour le conseil syndical

- Anticipez le renouvellement : Lancez l’appel à candidatures pour un nouveau syndic 3 à 6 mois avant l’échéance. - Prévoyez une clause de reconduction tacite dans le contrat du syndic (mais attention aux abus !). - Désignez un syndic suppléant en AG pour couvrir les périodes de transition.

📌 Pour les copropriétaires

- Soyez vigilants sur les dates : Le mandat du syndic est souvent aligné sur l’exercice comptable (ex. : 1er janvier au 31 décembre). - Exigez un procès-verbal clair à chaque AG, mentionnant explicitement la durée du mandat.

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5. Que dit la jurisprudence ?

Les tribunaux adoptent une position nuancée sur ce sujet. Quelques exemples marquants :

- Validation partielle (Cour d’appel de Paris, 2019) : Une AG convoquée par un syndic 15 jours après l’expiration de son mandat a été jugée valable car l’ordre du jour se limitait à sa propre désignation. - Annulation totale (Tribunal de Nanterre, 2021) : Les délibérations d’une AG organisée 3 mois après la fin du mandat ont été invalidées, y compris le vote du budget.

> 💡 Leçon : Plus le délai entre l’expiration du mandat et l’AG est long, plus le risque d’annulation est élevé.

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Conclusion : Agir avec prudence pour sécuriser vos décisions

Une assemblée générale convoquée par un syndic hors mandat n’est pas automatiquement nulle, mais elle ouvre la porte à des contentieux coûteux. Pour éviter les mauvaises surprises :

Vérifiez systématiquement la validité du mandat avant une AG. ✔ Contestez par écrit toute irrégularité avant la réunion. ✔ Privilégiez la désignation rapide d’un nouveau syndic pour régulariser la situation.

En cas de doute, consultez un expert : un avocat ou un administrateur de biens indépendant peut vous aider à naviguer dans ce cadre juridique complexe.

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