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Amour et immobilier : ces chambres romantiques qui défient les règles du DPE

Amour et immobilier : quand les 'Love Rooms' échappent (pour l’instant) au DPE

La Saint-Valentin approche, et avec elle, une quête effrénée de lieux insolites pour célébrer l’amour. Pourtant, parmi les bougies, les pétales de roses et les bains mousseux, un détail administratif passe souvent inaperçu : certaines de ces chambres dites 'romantiques' échappent encore aux obligations du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Une anomalie qui interroge, alors que la réglementation se durcit pour le reste du parc immobilier.

Des nuits d’amour hors la loi (énergétique) ?

Imaginez une suite cosy, avec jacuzzi privatif, cheminée crépitante et vue imprenable sur un coucher de soleil. Le cadre idéal pour une escapade en amoureux… sauf que cette pièce pourrait très bien être classée 'G' si elle était soumise au DPE. Pourtant, grâce à une faille réglementaire, de nombreux établissements exploitent un flou juridique pour éviter cette contrainte.

Comment est-ce possible ? - Statut hybride : Certaines chambres d’hôtes ou suites 'spéciales' sont considérées comme des hébergements touristiques occasionnels, et non des logements à l’année. Or, le DPE ne s’applique qu’aux biens loués plus de quatre mois par an. - Exception 'émotionnelle' : Les prestations 'haut de gamme' (petit-déjeuner au lit, services de conciergerie, etc.) permettent parfois de requalifier l’offre en service hôtelier, exonéré de DPE. - Taille réduite : Les micro-logements (moins de 9 m²) ou les dépendances isolées (comme les cabanes perchées) peuvent aussi glisser entre les mailles du filet.

> « On vend du rêve, pas des kilowattheures », confie un gérant de chambre d’hôtes en Provence, qui avoue ne pas avoir « envie de gâcher l’ambiance avec un étiquette énergie ».

Un business juteux… mais pour combien de temps ?

Le marché des 'Love Rooms' explose : +23 % de réservations pour la Saint-Valentin en 2024 par rapport à l’an dernier, selon une étude du site Nuits Insolites. Les tarifs, eux, flirtent avec les 300 à 800 € la nuit, surtout pour les prestations 'clé en main' (dîner aux chandelles, massage en duo, etc.).

Pourtant, cette manne financière pourrait bien s’assécher. La loi Climat et Résilience de 2021 prévoit un durcissement progressif des règles, et plusieurs amendements en discussion visent à supprimer les exceptions pour les locations touristiques. « Il est anormal que des biens énergivores puissent continuer à être commercialisés sans transparence », estime un député écologiste.

Les alternatives 'vertes' séduisent aussi les amoureux

Face à ce vide juridique, une nouvelle tendance émerge : les écolodges et chambres 'zéro carbone'. Certains établissements misent sur : - L’isolation naturelle (paille, chanvre) pour des nuits douillettes sans gaspillage. - Les énergies renouvelables (panneaux solaires, poêles à granulés). - Des labels écoresponsables (Clef Verte, Green Key) pour rassurer les clients soucieux de leur empreinte.

> « Les couples veulent du romantisme, mais pas au prix de la planète », explique une gérante de cabane écologique dans les Cévennes. « On prouve qu’on peut allier passion et responsabilité. »

Que risquez-vous en réservant une 'Love Room' non conforme ?

Aujourd’hui, aucun risque immédiat pour les clients : le DPE n’est pas obligatoire à l’affichage pour ces hébergements. En revanche, les propriétaires pourraient bientôt devoir : ✅ Afficher la classe énergétique (même pour les locations courtes). ✅ Rénover sous peine d’interdiction de location (d’ici 2028 pour les passoires thermiques). ✅ Payer des amendes (jusqu’à 30 000 € en cas de fraude avérée).

Notre conseil pour une Saint-Valentin sans mauvaise surprise

Si vous optez pour une chambre romantique cette année, voici comment éviter les désillusions :
  1. Vérifiez les avis : Les clients mentionnent souvent le confort thermique (ou son absence !).
  1. Posez la question : Demandez si le logement est isolé ou équipé d’un chauffage performant.
  1. Privilégiez les labels : Green Key, Écolabel EU ou Gîtes de France 'Éco-Geste' sont des gages de qualité.
  1. Comparez les prix : Une nuit à 500 € dans une passoire thermique n’a rien de romantique… à long terme.

Conclusion : l’amour durera-t-il plus longtemps que l’exemption DPE ?

Les 'Love Rooms' incarnent un paradoxe : elles vendent l’évasion et l’exception, tout en profitant d’une faille dans un système qui se veut de plus en plus strict. Mais avec la transition écologique qui s’accélère, ces havres de douceur pourraient bien devoir choisir entre se mettre au vert… ou disparaître.

En attendant, Cupidon semble avoir encore un coup d’avance sur le législateur. Mais pour combien de temps ?

Et vous, seriez-vous prêt·e à payer cher pour une nuit d’amour… dans un logement classé 'G' ? 💘