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« J’ai acheté sur plan en 2019… et mon appartement n’est toujours pas livré » : l’odyssée kafkaïenne d’un propriétaire piégé par les retards de construction

« Mon appartement est une coquille vide » : quand l’achat immobilier tourne au parcours du combattant

5 ans après avoir signé l’acte d’achat, Marc (le prénom a été modifié) contemple toujours un terrain vague là où devait se dresser son futur chez-lui. Son histoire, aussi incroyable qu’édifiante, révèle les failles d’un secteur immobilier où les délais explosent et les recours se heurtent à des murs bureaucratiques.

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2019 : un investissement censé être « sans risque »

En juin 2019, Marc, alors quadragénaire installé dans le sud de la France, se lance dans ce qu’il croit être un placement judicieux : l’achat d’un T3 neuf dans une résidence en VEFA (Vente en l’État Futur d’Achèvement). Le promoteur, une société réputée, lui promet une livraison pour fin 2021 – un délai déjà large, mais qui lui semble raisonnable.

- Prix du bien : 280 000 €, financé en partie par un prêt immobilier. - Arguments du promoteur : « Un quartier en plein essor », « des matériaux haut de gamme », « un investissement locatif garanti ». - Réalité : Aujourd’hui, en 2024, le chantier est à l’arrêt, les fondations à peine terminées, et Marc paie toujours son crédit… pour un logement qui n’existe pas.

> « On m’a vendu un rêve. Aujourd’hui, je paie 1 200 € par mois pour un appartement fantôme. »

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Les premiers signes de dérive : quand les délais s’envolent

Dès 2020, les premiers retards apparaissent. La crise du Covid-19 sert de prétexte, mais les explications deviennent de plus en plus floues :

- 2020 : « Retard de 6 mois à cause des confinements. » - 2021 : « Problèmes d’approvisionnement en matériaux. » - 2022 : « Changement d’équipe sur le chantier. » - 2023 : Silence radio.

Marc, comme d’autres acquéreurs du programme, se retrouve sans interlocuteur clair. Les mails restent sans réponse, les appels sont reportés, et le site internet du promoteur affiche toujours une « livraison imminente ».

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Le déclic : quand la colère laisse place à l’action

Après deux ans de reports, Marc décide de passer à l’offensive :

  1. Constat d’huissier (2022) : Pour officialiser l’état d’abandon du chantier.
  1. Mise en demeure adressée au promoteur : Exigeant un calendrier précis ou la résiliation du contrat.
  1. Signalement à la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) : Pour « pratiques commerciales trompeuses ».
  1. Recours devant le tribunal (2023) : Demande d’annulation de la vente et de remboursement des sommes versées.

> « Le pire, c’est que le promoteur continue de vendre d’autres lots dans la résidence, comme si de rien n’était. »

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Un système qui protège mal les acquéreurs

L’affaire de Marc met en lumière trois failles majeures du secteur :

L’absence de sanctions fortes pour les promoteurs en retard. ✅ Des contrats déséquilibrés : Les pénalités de retard sont souvent plafonnées à 1‰ du prix par mois – une somme dérisoire pour les grands groupes. ✅ Un parcours judiciaire long et coûteux : « Même si j’obtiens gain de cause, le promoteur peut faire traîner les choses en appel », explique Marc.

!Chantier abandonné Des projets immobiliers à l’arrêt : un phénomène de plus en plus fréquent en France.

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2024 : entre résignation et espoir

Aujourd’hui, Marc envisage deux issues :

- L’annulation pure et simple de la vente, avec remboursement intégral (mais sans certitude). - Une livraison… dans 5 ans ? « Le promoteur a enfin déposé un nouveau permis de construire. Mais qui peut croire à un délai réaliste ? »

Son conseil aux futurs acquéreurs ?

> « Ne signez jamais sans une clause de résiliation automatique après 24 mois de retard. Et exigez des garanties financières solides. Sinon, vous risquez de payer pour un rêve qui ne se réalisera jamais. »

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Que faire si vous êtes dans la même situation ?

Si vous aussi êtes victime de retards abusifs, voici les étapes clés :

🔹 Documenter tout : E-mails, courriers, photos du chantier. 🔹 Consulter un avocat spécialisé en droit immobilier. 🔹 Saisir le médiateur de la consommation avant d’engager des poursuites. 🔹 Vérifier la santé financière du promoteur (via Infogreffe ou Societe.com). 🔹 Se regrouper avec d’autres acquéreurs pour une action collective.

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Enquête : un phénomène qui s’étend

Selon une étude de l’Association des Responsables de Copropriété (ARC), 1 projet neuf sur 5 accuse un retard de plus de 12 mois en France. Les causes ?

- Pénurie de main-d’œuvre dans le BTP. - Hausse des coûts des matériaux (+30 % depuis 2020). - Complexité administrative (permis de construire, recours des riverains).

« Les promoteurs sous-estiment systématiquement les risques, et ce sont les acquéreurs qui paient le prix fort », dénonce Maître Laurent, avocat en droit immobilier.

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Conclusion : un rêve immobilier transformé en cauchemar

L’histoire de Marc n’est malheureusement pas un cas isolé. Elle illustre les dérives d’un marché où la spéculation prime sur la réalité, et où les protections pour les acheteurs restent insuffisantes.

La question reste entière : combien de temps encore les Français devront-ils attendre avant que leur logement ne sorte enfin de terre ? Et surtout, qui paiera pour ces années perdues ?

Si vous aussi avez vécu une situation similaire, partagez votre témoignage en commentaire. Votre expérience pourrait aider d’autres à éviter le même piège.