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Le secteur du neuf en 2024 : entre repli historique et timides signes de reprise

Immobilier neuf : 2024, l’année des contrastes entre crise et lueurs d’espoir

Le paysage de la construction neuve en France a connu en 2024 une année aussi mouvementée qu’inédite. Entre un effondrement des indicateurs clés durant les trois premiers trimestres et une remontée inattendue en fin d’exercice, les professionnels du secteur retiennent leur souffle. Quels enseignements tirer de ces douze mois de turbulences ? Quelles dynamiques pourraient redessiner le marché en 2025 ? Plongeons dans les chiffres et les analyses.

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Un premier semestre en chute libre : les raisons d’un marasme sans précédent

Les statistiques publiées par les observatoires du logement ne laissent aucun doute : 2024 restera comme l’une des pires années pour le neuf depuis deux décennies. Plusieurs facteurs, à la fois conjoncturels et structurels, expliquent cette dégringolade :

- L’inflation des coûts de construction : Entre +15 % et +20 % sur les matériaux (acier, béton, isolants) et une pénurie persistante de main-d’œuvre qualifiée, les promoteurs ont vu leurs marges se réduire comme peau de chagrin. Résultat ? Des projets reportés, voire abandonnés. - Le durcissement des conditions de crédit : Avec des taux d’emprunt frôlant les 4,5 % en moyenne (contre 1 % en 2021), les acquéreurs potentiels se sont rétractés. Les primo-accédants, traditionnellement moteurs du neuf, ont été les premiers touchés. - Un cadre réglementaire de plus en plus contraignant : Les normes RE 2020, les restrictions sur l’artificialisation des sols et les délais d’instruction rallongés ont alourdi les coûts et les risques pour les promoteurs.

> « Jamais nous n’avions vu une telle paralysie du marché. Les réservations ont chuté de 40 % sur les six premiers mois, avec des délais de commercialisation deux fois plus longs qu’avant la crise. » > — Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI)

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Un rebond en fin d’année : miracle ou simple sursis ?

À partir de septembre 2024, une légère amélioration s’est dessinée, portée par trois éléments :

  1. La stabilisation (relative) des taux : Grâce aux premières baisses de la BCE, les banques ont assoupli leurs grilles tarifaires, redonnant un peu d’oxygène aux ménages.
  1. Les dispositifs publics ciblés : Le prêt à taux zéro (PTZ) élargi et les aides locales (comme le Bonus Logement Neuf en Île-de-France) ont relancé l’intérêt pour certains programmes.
  1. L’effet psychologique : Après des mois de morosité, les acquéreurs en attente ont saisi l’opportunité de prix revus à la baisse (-8 % en moyenne sur le neuf en région parisienne).

Chiffres clés du 4ᵉ trimestre 2024 : - +12 % de réservations par rapport au T3 (mais -25 % sur un an). - 35 000 logements mis en chantier (contre 28 000 au T2). - Taux de commercialisation remonté à 60 % (vs 45 % en juin).

→ Une embellie fragile, cependant, qui ne compense pas le trou d’air des mois précédents.

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2025 : entre prudence et espoirs de redressement

Les experts s’accordent sur un point : le marché du neuf ne retrouvera pas son niveau d’avant-2022 avant 2026 ou 2027. Plusieurs scénarios se dessinent pour les prochains mois :

Les défis persistants

- La pression sur les prix : Les promoteurs devront continuer à roigner sur les marges ou reporter les coûts sur les acquéreurs, au risque de freiner la demande. - La pénurie de terrains constructibles : Les métropoles (Paris, Lyon, Bordeaux) souffrent d’un déséquilibre offre/demande chronique, aggravé par les règles d’urbanisme. - L’incertitude politique : Les élections municipales de 2026 pourraient rebattre les cartes des plans locaux d’urbanisme (PLU).

Les leviers de croissance potentiels

L’innovation constructive : Les logements modulaires et les matériaux bas carbone (bois, chanvre) pourraient réduire les coûts et séduire les éco-acquéreurs. ✅ Les partenariats public-privé : Des collectivités comme Nantes ou Toulouse expérimentent des appels à projets simplifiés pour accélérer les permis de construire. ✅ La demande locative : Avec la crise du logement ancien, le neuf pourrait capter une partie des investisseurs en quête de rendement.

> « 2025 sera une année charnière. Si les taux continuent de baisser et si l’État maintient ses aides, nous pourrions voir un vrai redémarrage. Sinon, c’est la stagnation assurée. » > — Élodie Perrier, économiste chez MeilleursAgents

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Que retenir pour les acheteurs et les investisseurs ?

- Pour les particuliers : - Négociez : Les promoteurs sont prêts à faire des concessions (frais de notaire offerts, cuisines équipées). - Ciblez les zones tendues : Les aides (PTZ, TVA réduite) y sont plus avantageuses. - Anticipez les délais : Comptez 18 à 24 mois entre la réservation et la livraison.

- Pour les investisseurs : - Privilégiez la location meublée : Les rendements (4 % à 6 %) compensent partiellement la baisse des prix. - Surveillez les programmes éco-responsables : Ils bénéficient de subventions et d’une meilleure revente.

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En conclusion : un marché en convalescence, pas encore guéri

2024 aura été l’année de la grande gueule de bois pour l’immobilier neuf. Si les derniers mois ont apporté un souffle d’optimisme, les fondamentaux restent fragiles. 2025 s’annonce comme un test : saura-t-il confirmer cette timide reprise, ou basculera-t-il dans une nouvelle phase de léthargie ? Une chose est sûre : les acteurs du secteur devront innover pour survivre.

Et vous, envisagez-vous un achat dans le neuf en 2025 ? Partagez votre avis en commentaire !