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Passoires thermiques : le compte à rebours est-il réaliste pour les propriétaires et locataires ?

Passoires thermiques : une course contre la montre pour le parc locatif français

Entre ambitions écologiques et réalités économiques, l’interdiction des logements les plus énergivores divise. Propriétaires, locataires et professionnels de l’immobilier s’interrogent : le calendrier actuel est-il tenable ? Quelles alternatives pour éviter une crise du logement ?

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Le calendrier qui fait débat : 2025, 2028… et après ?

La France a fixé des échéances claires pour éliminer progressivement les « passoires thermiques » (logements classés F ou G au Diagnostic de Performance Énergétique – DPE). Mais entre les objectifs gouvernementaux et les contraintes terrain, l’équation reste complexe :

- 2025 : Interdiction de louer les logements classés G (consommation > 450 kWh/m²/an). - 2028 : Extension à tous les logements F (consommation entre 330 et 450 kWh/m²/an). - 2034 : Seuls les logements A, B ou C pourront être mis en location.

> « Une transition nécessaire, mais un rythme trop soutenu pour de nombreux bailleurs », estime un expert en rénovation énergétique.

Problème majeur : Selon l’ADEME, près de 4,8 millions de logements sont aujourd’hui concernés, dont une majorité occupée par des ménages modestes.

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Pourquoi ce délai pose problème ?

1. Un coût de rénovation prohibitif pour les propriétaires

Rénover un logement classé F ou G peut coûter entre 20 000 € et 50 000 €, selon l’ampleur des travaux (isolation, chauffage, ventilation…). Or :

- Les aides publiques (MaPrimeRénov’, CEE, éco-PTZ) couvrent seulement 30 à 70% du budget. - Les petits propriétaires (souvent retraités ou investisseurs modestes) peinent à financer le reste. - Les copropriétés rencontrent des blocages liés aux votes en assemblée générale.

Exemple : Un studio parisien classé G nécessite 15 000 € de travaux pour atteindre le D. Sans aide, le propriétaire doit débourser au moins 5 000 € – un investissement difficilement rentable avec des loyers gelés.

2. Un risque de pénurie de logements abordables

Si les propriétaires ne peuvent (ou ne veulent) pas rénover, deux scénarios se dessinent :

Vente du bien → Mais à qui ? Les acquéreurs potentiels (souvent des investisseurs) exigeant une rentabilité immédiate, les prix chutent dans les zones tendues. ❌ Retrait du marché locatifMoins de logements disponibles, surtout dans les villes où la demande est forte (Lyon, Bordeaux, Paris…).

> « On risque une double peine : des locataires expulsés faute de conformité, et des loyers qui explosent par manque d’offre », alerte une association de défense des locataires.

3. Des locataires en première ligne

Les ménages occupant ces logements sont souvent précaires :

- 30% des locataires de passoires thermiques ont des revenus inférieurs au SMIC. - 40% sont des familles monoparentales ou des seniors. - Leur facture énergétique peut représenter jusqu’à 15% de leurs revenus (contre 5% en moyenne pour un logement performant).

Paradoxe : Les interdire sans solution alternative aggrave leur précarité, surtout en période d’inflation.

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Quelles solutions pour éviter l’impasse ?

Face à ce constat, experts et acteurs du secteur proposent des pistes pour assouplir sans abandonner la transition énergétique.

🔹 Adapter les échéances selon les territoires

- Reporter à 2030 l’interdiction des G dans les zones où l’offre locative est insuffisante. - Créer des dérogations pour les propriétaires engagés dans un plan de rénovation (même partiel).

🔹 Renforcer les aides financières

- Augmenter les plafonds de MaPrimeRénov’ pour les ménages modestes. - Étendre les subventions aux copropriétés (actuellement sous-représentées dans les dispositifs). - Proposer des prêts à taux zéro sans condition de ressources pour les travaux d’urgence.

🔹 Encourager l’innovation et les alternatives

- Développer des solutions low-tech (isolation biosourcée, systèmes de chauffage hybrides) moins coûteuses. - Inciter à la mutualisation des travaux entre propriétaires d’un même immeuble. - Créer un fonds de garantie pour couvrir les risques de loyers impayés pendant les rénovations.

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Le mot de la fin : équilibre entre écologie et justice sociale

La lutte contre les passoires thermiques est indispensable pour atteindre la neutralité carbone. Mais sans accompagnement renforcé, elle risque de creuser les inégalités et de déstabiliser le marché locatif.

La clé ?Un calendrier réaliste, adapté aux réalités locales. ✅ Des aides simplifiées et accessibles à tous les propriétaires. ✅ Un dialogue entre État, collectivités et acteurs privés pour éviter les effets pervers.

« La transition énergétique ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles », rappelle un économiste spécialisé. À l’État et aux territoires de trouver le bon équilibre.

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📌 En résumé : ce qu’il faut retenir

| Point clé | Enjeu | Solution proposée | |-----------------------------|---------------------------------------------------------------------------|-----------------------------------------------| | Coût des rénovations | Budget trop élevé pour les petits propriétaires | Aides publiques majorées et prêts avantageux | | Pénurie de logements | Retrait massif des passoires = crise de l’offre | Dérogations temporaires et accompagnement | | Précarité des locataires | Factures énergétiques insoutenables | Subventions ciblées et plafonnement des loyers | | Complexité administrative| Lourdeur des démarches pour obtenir les aides | Simplification et guichet unique |

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💡 Et vous ? Propriétaire, locataire ou simple observateur, comment percevez-vous cette transition ? Partagez votre avis en commentaire !